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Dome Solar est fière de supporter SNA Numerobis, un voilier dirigé par Jean Passini et Dominique Dubeau à l’occasion de la Transquadra 2021.

A cette occasion, nous avons interviewé Jean sur sa passion de la voile et, bien évidemment, sur leur arrivée en 1ère position lors de l’étape Lorient-Funchal !

 

Bonjour Jean ! Racontez-nous, que représente la voile pour vous ?

transatlantique-transquadraJe navigue depuis mon enfance, puisque c’est quelque chose que j’ai appris avec mon père. C’est vraiment familial car lui a aussi appris avec le sien. J’ai toujours fait à la fois de la compétition et de la croisière. Et je n’ai jamais arrêté de faire de la compétition. En revanche, j’ai toujours adapté mes programmes en fonction de ma vie familiale et professionnelle.

J’ai fait un petit peu de courses en solitaire quand j’étais jeune et notamment la course du Figaro. J’étais le benjamin de la course en 1985, j’avais 22 ans. J’étais le plus jeune de toute la flotte ! J’ai toujours fait à la fois de la régate inshore (ndlr côtière) et puis j’ai aussi beaucoup fait de courses au large (Angleterre & Espagne). Ce que j’ai toujours beaucoup aimé, pas préféré mais presque.

Qu’est-ce qui vous anime dans la navigation, et plus particulièrement dans la voile ?

Ce que j’aime dans la navigation, la compétition, ça c’est sûr. Et puis naviguer c’est presque une deuxième vie, on a vraiment du mal à s’en passer. J’aime beaucoup être confronté aux éléments naturels, avec toute l’humilité que ça implique. C’est quelque chose de magique d’être capable de subir et d’accepter les conditions météo, et d’aller vite.

En croisière, quand mes enfants étaient petits, les emmener d’un endroit à un autre, c’était génial. Après, en course, avec des copains de notre âge, l’objectif était d’aller le plus vite. Il y a différents objectifs mais c’est quand même assez magique. Et j’aime vraiment fondamentalement le large.

Pourquoi la Transquadra ?

transquadra-lorient-funchal-barreFaisant de la course, j’ai souvent entendu parler de cette transatlantique. Elle a lieu tous les 3 ans et c’est la 10ème édition, cette course existe depuis 28 ans ! J’en ai toujours entendu parler et je craignais que ce soit difficile à inclure dans ma vie et familiale et professionnelle. Et puis les années passant, et les enfants grandissant d’ailleurs, je me suis dit que c’était faisable. Du coup j’ai eu l’idée de monter ce projet et j’ai proposé à Dominique (ndlr Dubeau) de m’accompagner il y a déjà 3 ans. Il a été tout de suite partant. Je connais Dominique depuis 25 ans. En 25-27 ans on a dû naviguer un peu plus de la moitié du temps ensemble. C’était comme une évidence !

Une course comme celle-ci, ça se prépare comment ?

Co-gestion de A à Z

C’est une véritable gestion de projet parce que quand on veut quand même se donner les moyens d’être correct, il y a beaucoup de choses à faire. C’est très prenant. Ce qui est bien, c’est que quand on a décidé de faire la Transquadra avec Dominique, on est vraiment partis à égalité. C’est un projet qu’on a mené à deux. Donc nous avons décidé d’acheter le bateau tous les deux, nous sommes allés le chercher ensemble et nous sommes vraiment moitié-moitié sur tout. Et donc ça fait une co-responsabilité où chacun a pris des spécialités dans le partage de tâches.

Des préparatifs prenants

Donc on a choisi le bateau, on a décidé de notre entraînement et on a fixé nos week-ends d’entraînement en fonction de nos priorités familiales et professionnelles. On a intégré une équipe de bateaux similaires à La Trinité qui s’entrainaient pour cette course-là ou pour une autre course (la Cap Martinique). On a créé pas mal d’amitiés avec pas mal de bateaux concurrents. On a beaucoup partagé. En fait on a plutôt décidé de se partager nos astuces en se disant qu’il valait mieux partager avec 5 ou 6 concurrents et être solides face à 40, 50 ou 60 autres. Pour croître, il faut plutôt partager et être en team donc c’était assez génial. C’est un niveau de préparation que je n’avais jamais fait. On a beaucoup travaillé avec le voilier pour choisir nos voiles, leurs dimensions, comment les étager en fonction du vent. On a eu des conférences faites par des grands coureurs qui nous expliquaient comment ils géraient leurs projets ou qui nous parlaient de l’alimentation, du sommeil. On a eu pas mal de formations météo. On connaissait beaucoup de choses mais là il fallait vraiment qu’on en connaisse plus sur les différents logiciels qu’on allait utiliser. On n’a pas le droit d’avoir de routeur en mer, on fait notre routage avec des outils informatiques. Et utiliser des outils informatiques au large, aussi loin que cela, ça impose des connexions satellites et ça je n’y étais pas du tout habitué. Ce n’est pas compliqué mais il faut passer des heures pour être sûr que ça marche parce que si on n’a pas de connexion satellite au large, c’est catastrophique puisqu’on a plus d’infos météo. Dans les courses au large que je faisais, on partait avec l’info météo et elle suffisait pour la durée de la course. Souvent on passait pas loin d’une terre dans l’intervalle et on pouvait récupérer à nouveau des fichiers météo. Ca a amené de la complexité technique. Et puis aussi, la nouveauté, c’était ce type de bateau. On était très habitués à des bateaux beaucoup plus classiques. Là c’est des bateaux un peu nouvelle génération avec des arrières larges, des coques planantes, des bateaux à doubles safrans. Ca, moi, j’étais personnellement relativement peu habitué. Donc ça a été une nouveauté, vraiment. Ils sont très très rapides pour leur taille.

Et les sponsors ?

Pour nous aider, en plus de nos investissements personnels, on a pensé à regrouper des acteurs de l’enveloppe du bâtiment, à commencer par les sociétés de mon groupe. Ainsi pour la première fois depuis près de 30 ans, SNA, la filiale la plus importante est sponsor principal, associée à Ecobat 77, et les autres filiales nous ont rejoint. En plus 5 partenaires principaux, dont Dome Solar pour la partie transition écologique/solaire photovoltaïque.

Vous êtes vainqueurs de la 1ère étape (encore bravo !), une surprise ?

On ne s’attendait pas à gagner mais notre victoire à La Rochelle début juin dans la Gascogne 45/5 nous avait donné confiance. Lorsque l’on nous interrogeait on évoquait les 10 premières places mais dans notre tête on espérait être parmi les 5. On a eu des conditions un peu exceptionnelles sur la 1ère partie. Je ne cherche pas d’explications mais il faut être modeste pour la 2nde manche. Ca nous donne beaucoup de possibilités qu’on n’avait pas forcément imaginées avant. Mais c’est vrai que ça va être un petit peu différent et puis après, on ne sait pas, il faut aussi tenir mécaniquement, ne pas avoir de problèmes, que les autres n’aient pas de problèmes.

C’est le reflet d’une gestion de projet à deux qui a été réussie et, franchement, ça fait vraiment plaisir !

Y’a-t-il quelque chose qui vous a marqué lors de cette 1ère manche ?

On a passé des journées entières très proches de certains bateaux et c’est assez incroyable de les voir à l’arrivée et de se dire qu’on a partagé ces moments ensemble, sans se parler, parce qu’on voit juste le bateau au loin. Voilà, c’est ces moments de partage sans se parler, sur l’eau, de proximité et puis de partage à l’arrivée, c’est quand même assez incroyable.

Après j’ai vraiment apprécié les surfs sous spi pendant 3 journées magnifiques.

Cette manche était très technique, très tactique, notamment du fait de la météo. C’était très compliqué, ça pouvait faire craindre des rebondissements donc c’était un peu stressant mais ça reste toujours magique !

Encore toutes nos félicitations à Jean et Dominique pour cette superbe course !

Rendez-vous le 29 janvier 2022 pour le départ de la 2ème étape qui s’effectuera à Madère direction Le Marin, en Martinique.

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